DERNIÈRE HEURE/CAMEROUN| Il fallait s’attendre...

DERNIÈRE HEURE/CAMEROUN| Il fallait s’attendre à ce que le Président Paul Biya fasse quelque chose pour détourner comme d’habitude l’attention des Camerounais face à l’occurrence des otages français de Waza…
Peu sûr de la diversion d’une nouvelle arrestation d’apparatchik, il a signé hier un décret présidentiel prévoyant les élections sénatoriales le… 14 avril. Le scrutin tiré par les cheveux arrive, il est vrai, 17 ans après que la Constitution (Janvier 1996) ait créé un Sénat au Cameroun. Mais on n’en avait plus jamais fait allusion depuis 15 ans. Le directeur général de l’organisme électoral Elecam Cameroun, Mohaman Sani Tanimou -- qui travaille avec la firme allemande Giesecke & Devrient -- est pris de court -- bien que le système électoral sénatorial soit techniquement différent. Malgré des inscriptions qui se font désormais nuit et jour dans les domiciles, le pauvre n’arrive toujours pas à atteindre la moitié des 7,5 millions d’électeurs requis. «Les Camerounais ne veulent plus entendre parler d’élections!» Les inscriptions censées prendre fin aujourd’hui (28 février) ont été prorogées en catastrophe d’un mois supplémentaire. Mais Paul Biya s’en fout. Il n’a surtout pas pour objectif de faire le plein en matière d’inscriptions. Il a une autre idée en tête : occuper les Camerounais à autre chose que l’affaire des otages de Boko-Haram «pour qu’aucun événement médiatique ne soit potentiellement ce qui ferait tomber son régime…» J.M.S